Les 5 Piliers pour organiser une équipe en télétravail

Le remote, ça n’est pas adapté à notre entreprise 🤦‍♂️

Evidemment, c’est le contraire, toujours : l’entreprise n’est pas (encore) adaptée au télétravail.

On a entendu ce genre de phrases ; mais en réalité, le télétravail nécessite l’adoption d’une approche et de méthodes qui sont de grand exhausteurs de productivité et d’autonomie, des vertus fortement appréciées.

Le remote apporte aussi sa dose de difficultés, notamment en terme de socialisation entre collègues… mais aucune n’est insurmontable.

In fine, la balance est très positive, d’autant qu’une entreprise organisée pour le télétravail peut accueillir toutes les formes de travail.

Favoriser l’asynchrone

Favoriser le travail en asynchrone c’est permettre à chacun de travailler à son rythme, de découper ses journées de façon optimales, et d’utiliser ses moments de productivité pour les tâches de fond.

En quoi consiste le travail asynchrone ? Tout simplement à éviter aux maximum de requérir que 1+ personnes doivent se retrouver en même temps à discuter ou travailler sur le même sujet.

Pour cela, il est nécessaire de s’outiller avec des solutions adaptées :

  • avoir vos documents de travail en ligne, avec la possibilité d’ajouter des commentaires (Notion, Google Docs)
  • avoir un outil performant de ticketing, adaptable à votre organisation (Linear, …)
  • avoir des outils de code review
  • avoir des bonnes pratiques (commit formatting) et une CI qui fait un max de vérifications automatiquement
  • avoir une équipe Produit qui fournit de la documentation en amont sur les sujets qui seront à développer au prochain cycle
  • avoir de quoi enregistrer les réunions, et les retranscrire automatiquement (tl;dv, claap)
  • avoir de quoi s’enregistrer faire des démos ou expliquer un document (Loom)

Comme vous le voyez, s’équiper pour le travail en asynchrone n’est pas anodin, et demandera une évolution culturelle conséquente.

Par ailleurs, l’asynchrone n’exclue pas définitivement le synchrone : certaines décisions, certains chantiers peuvent nécessiter des discussions de vive-voix. Ces discussions seront alors idéalement planifiées, même si la spontanéité ne doit pas non plus être définitivement exclue dans des cas adaptés.

Adopter une culture de l’écrit et de la transparence

Bannissez les discussions informelles, les décisions non référencées, les argumentations perdues entre deux personnes seules.

Favorisez une culture de l’écrit, avec la bonne granularité, et le bon contexte !

Les discussions informelles à la machine à café, tant aimées par les fan du retour au bureau, sont à proscrire de votre culture : elles tendent à créer de la perte d’information pour les absents, un jeu politique, de l’exclusion pour ceux moins à l’aise socialement ou dans les « mauvais » groupes.

Les discussions informelles doivent pour autant être interdites ? Non, bien sûr !

Cependant :

  • Elles ne doivent pas être favorisées
  • Toute décision prise durant un discussion informelle doit être retranscrite à l’écrit sur le support adéquat : Ticket, Wiki, Figma, Chat

Veillez à bien différencier les informations éphémères, des informations qui doivent persister dans le temps.

Veillez à ce que les informations qui doivent persister bénéficient d’un support adéquat.

Prenons l’exemple d’une décision architecturale, prise en équipe : il peut être une bonne pratique d’avoir dans le repo cible un dossier ADR (Architecture decision record), qui recense dans l’ordre chronologique un fichier par décision.

Elles resteront consultables par l’équipe, et sont également une ressource précieuse pour les nouveaux arrivants !

Équipez-vous pour que les réunions soient facilement retranscrites à l’équipe (outils tels que tl;dv), et réduisez ainsi le phénomène de l’armée espagnole présente à des discussions pour des décisions mineures.

Vous l’aurez compris : le pendant de l’asynchrone, c’est l’écrit. Mais le corollaire de l’écrit, c’est la favorisation d’une grande transparence, ainsi qu’une lisibilité accrue pour tous les membres de l’équipe.

Jouons franc-jeu : certains dirigeants ou « managers » n’aiment pas cela car ils ont la sensation d’une perte de pouvoir ; ce-faisant, ils se privent d’un moyen puissant d’offrir un cadre idéal pour l’alignement des équipes.

Donner Confiance et Autonomie

S’il est nécessaire d’aller taper sur l’épaule de quelqu’un pour tout et n’importe quoi, le travail asynchrone ne pourra pas fonctionner.

Un des piliers du travail à distance, c’est donc de donner de la confiance et des moyens aux membres de l’équipe, afin qu’ils puissent travailler un maximum en autonomie sans demander des autorisations, des accès, ou que quelqu’un fasse des choses bloquantes pour eux.

Si vous voulez mettre en place du Zero Trust, veillez à avoir un process qui permet de demander et obtenir des accès très rapidement pour éviter de créer de la frustration et des blocages.

Vous verrez très vite qu’un tel contexte favorise une très grande efficacité, et pousse les membres de l’équipe à la prise d’initiatives et aux propositions.

Favoriser l’autonomie ne veut cependant pas dire jeter vos collègues dans l’océan sans qu’ils ne sachent nager : veillez à proposer l’accompagnement et le niveau d’autonomie adéquat en fonction de l’expérience de la personne, et de son ancienneté dans l’entreprise.

Socialisation

Un des reproches souvent fait aux entreprises organisées en remote et l’absence de socialisation et de cohésion d’équipe.

Premièrement, il est important de respecter que l’essentiel de la socialisation ne passe pas forcément par le travail : certaines personnes ont une vie sociale riche en dehors du bureau, et n’ont pas besoin d’en développer une particulièrement riche au travail.

Ensuite, une équipe bien organisée aura de nombreux moments d’échanges autour des projets sur lesquels elle travaille.

Bien évidemment, ce n’est pas forcément suffisant, et il faut le compléter. Je vois deux outils très efficaces pour répondre à ce besoin.

Les Bureaux virtuels

Ce genre de solutions, type gather.io, apportent une agréable visibilité sur qui est présent, ce que font les personnes présentes, et propose des espaces de socialisation.

Ce genre d’outil peut vite mener à recréer les travers d’un open space physique, il faut donc des règles très claires. Par exemple, interdit de déranger quelqu’un à son bureau, seules les personnes dans les espaces « canapés » sont disponibles à la discussion.

Des jeux récurrents

Il existe de très nombreux jeux en ligne très simples. Les outils comme Gather en intègrent d’ailleurs par défaut.

Bloquez un créneau hebdomadaire de 1h qui permettra a tout le monde de se retrouver et de passer un moment de fun !

Adopter une culture du feedback

À distance, il n’est pas toujours aisé de savoir où l’on en est : en terme de réussite, de relations avec les collègues.

Pour briser ce brouillard qui peut parfois se créer, mettez en place une culture du feedback :

  • Dites chaque semaine le positif, ce qui s’est bien passé, ce qui a aidé les autres
  • Dites également ce qui a pu poser problème, ce qui pourrait être amélioré

C’est bien sûr le rôle du Manager à travers les entretiens hebdo, mais également de tous les membres de l’équipe entre eux !

Veillez bien sûr à former tout le monde à donner du feedback, et à le faire de façon bienveillante et constructive.



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